L’infection associée aux soins ou « nosocomiale » est celle qui survient au cours ou à l’occasion d’une prise en charge et qui n’était ni présente ni en incubation lors de l’admission.
Contrairement aux idées reçues, il n’existe pas de délai d’incubation permettant de qualifier une infection nosocomiale. Cela peut dépendre :
Une expertise médicale sera indispensable pour déterminer le caractère nosocomial ou non d’une infection.
Une fois le caractère nosocomial reconnu, il est possible de rechercher une indemnisation, selon le cas :
L’existence d’une infection nosocomiale ouvre droit à réparation, sans nécessité d’apporter la preuve d’une faute.
Cette réparation incombe, selon la gravité du préjudice subi, soit à l’établissement de santé, soit à l’Oniam (cas les plus graves).
La loi prévoit en effet une responsabilité dite « sans faute » ou « de plein droit » : pour s’exonérer de sa responsabilité, l’établissement doit démontrer que l’infection nosocomiale a pour origine une cause étrangère devant présenter les caractéristiques de la force majeure : imprévisibilité, irrésistibilité et extériorité.
En pratique, une telle preuve est très difficile à rapporter et n’est presque jamais admise par les juridictions.
L’article L. 1142-1 I du code de santé publique prévoit que la responsabilité des professionnels de santé ne peut être engagée qu’en cas de faute.
Dès lors, en matière d’infection nosocomiale, la responsabilité d’un praticien ne pourra être engagée qu’en cas de faute prouvée.
Cet aspect ne présente pas d’utilité pour la victime d’une infection nosocomiale contractée dans un établissement de santé : il sera préférable de rechercher l’indemnisation directement auprès de l’établissement de santé ou de l’Oniam.
En revanche, en cas de faute prouvée, l’établissement ou l’Oniam pourront demander le remboursement de tout ou partie de l’indemnisation à l’assureur du praticien ayant commis une faute d’asepsie.